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Antoine Garriguet

Antoine Garriguet, l'instituteur de Villars qui a deux fois frôlé la mort

Gravement blessé par un éclat d’obus en 1915 en Champagne puis victime d’un accident de car qui plonge dans un ravin en 1936 à Dunières, il fut un instituteur « dur mais juste ».

Ils ne sont plus que quelques rares Villardaires, aujourd’hui nonagénaires à se rappeler d’Antoine GARRIGUET qui fut l’instituteur de l’école de garçons pendant cinq ans avant le début de la seconde guerre mondiale. Voilà son histoire. Le 28 juillet 1895 naissait à Sournia dans les Pyrénées-Orientales Antoine GARRIGUET. Son père Charles était instituteur, comme lui il sera enseignant.

La famille quitte les Pyrénées pour s’installer dans la Loire en 1897 sans qu’on en sache la raison. Charles est en poste à Panissières puis au Bessat. C’est là qu’Antoine réussira son certificat d’études en 1908 avant d’obtenir une bourse pour poursuivre ses études. Il intègre ensuite l’école normale de Montbrison. Et tout juste diplômé, alors que la Grande Guerre vient de commencer, il est à son tour appelé sous les drapeaux le 15 décembre 1914.

Après 6 mois de formation au 121è RI, il rejoint le front le 6 juin 1915 dans le secteur de l’Artois avec le 160è RI. En septembre 1915, c’est l’offensive de Champagne. Mais le 12 septembre alors que volontaire pour un coup de main, il tente d’aborder un petit poste ennemi fortement retranché et défendu par une mitrailleuse, il est gravement blessé par un éclat d’obus.
Atteint aux deux pieds, à la tête, à la jambe et au bras, il restera bardé de cicatrices et se verra remettre la croix de guerre et la médaille militaire. Quatre de ses proches camarades laisseront la vie ce jour-là à côté de lui.

Après-guerre, il reprend le chemin de l’école. Il est nommé à Fraisses en 1919, puis à Firminy en 1925, à Saint-Étienne en 1927. En 1934 on le retrouve directeur de l’école de garçons de Villars. Le jeudi 23 juillet 1936, lors d’une sortie avec ses collègues enseignants (MM. Fleury LADREYT et Marius BAILLY), ils réchappent à un grave accident de la route, leur autocar tombant dans un ravin près de Dunières. Il y eut un mort et 15 blessés. Une seconde fois, il avait frôlé la mort.

De cette époque, on lui connait une passion pour la protection des animaux, il organise des conférences avec de superbes clichés. Il s’implique aussi dans la prévoyance sociale (médaillé de bronze) et défend les idées du Front populaire alors que son père est candidat aux élections municipales à Saint-Étienne sur la liste de la SFIO. Il est nommé officier d’académie en 1938.

Mais une fois de plus la guerre va le rappeler de septembre 1939 à août 1940 date de sa démobilisation. On perd ensuite la trace de ses affectations. On sait simplement qu’il s’est éteint à l’âge de 93 ans laissant à Villars le durable souvenir d’un instituteur « dur mais juste ».

Sources : archives départementales, registres matricules, retronews, presse ancienne, témoignages de Villardaires.
Photo collection musée Jean Marie Somet
©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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