Un siècle de musique
La plus ancienne société (à cette époque on ne parle pas encore d’association) ayant laissé une trace particulièrement durable à l’échelle de la commune est la société musicale de Villars. Mais suivre le fil de ses activités est complexe tant les appellations ont été multiples au fil des décennies (société musicale, fanfare, harmonie…).
Pendant un siècle, la pratique musicale a été particulièrement développée sur la commune avec à la clé de beaux résultats dans les concours régionaux. On a la chance aujourd’hui d’avoir quelques précieuses photos au musée qui témoignent de cette histoire sans fausses notes.
La première trace qu’on en trouve date de mai 1864, la fanfare de Villars participant alors au concours de Lyon sous la direction de M. FAYARD. On la retrouve en 1866 au festival musical de Saint-Just-sur-Loire. A consulter les archives du musée, les dates de création de la fanfare sont variables (Jean Marie SOMET parle de 1877) mais les traces des participations aux concours démontrent que c’est plus ancien que cela.
Un homme a marqué l’essor de la fanfare de Villars. Il s’agit de Pierre GAUTHIER-DUMONT. Ce philanthrope qui ne manquait pas d’aisance financière en a été l’actif dirigeant pendant une trentaine d’année et fut également bienfaiteur de la commune de Villars.
En juin 1889 dans les délibérations du conseil municipal, on trouve trace de la création d’une fanfare municipale. S’agit-il de contrer celle déjà existante (GAUTHIER-DUMONT a été battu aux élections municipales de 1884) ? C’est en tous les cas ce que semble évoquer Jean Marie SOMET dans ses souvenirs. Toujours est-il que sous l’impulsion du maire André FESSY-MOYSE, les finances municipales servent à acheter le matériel nécessaire.
Cinq sociétés de musique à Villars.
Visiblement les deux structures n’en font plus qu’une au bout d’un certain temps et on retrouve notamment Antoine JOIE comme chef de musique en fonction de 1878 à 1902. En juin 1894 cette société compte 48 musiciens. Chaque année une sortie est organisée le plus souvent dans le sud de la France et même jusqu’en Algérie. Pierre GAUTHIER-DUMONT se montre à chaque fois un généreux financeur. La fanfare de Villars va ensuite changer d’appellation et devenir Harmonie des mineurs de Villars puis plus tard Harmonie de Villars.
Au début du XXe siècle le cercle paroissial va également créer sa propre section musicale sous les couleurs de l’Espérance de Villars.
L’Amicale laïque de Villars n’est pas en reste en accueillant les jeunes scolaires au sein de sa section tambours et clairons. On y voit même quelques (rares) jeunes filles ! Toute cette jeunesse s’initie d’abord au solfège.
Les jeunes de l’Amicale laïque de Villars, société de tambours et clairons en 1913. À droite assis au premier rang le maire Jean Baptiste PARET.
On trouve également trace au début du siècle de la société musicale l’Étendard de Villars (société de trompettes en 1901) qui jouera au diapason avec l’Harmonie des mineurs de Villars en 1922 pour l’inauguration du monument aux morts. La Grande Guerre avait avant cela fait sa triste moisson parmi les musiciens de Villars. On aura ainsi compté au total cinq sociétés de musique différentes à Villars.
À droite une des dernières photos de l’Harmonie de Villars, ici sur la route qui descend du cimetière, probablement après une commémoration.
Avec l’avènement de la pratique sportive durant l’entre-deux-guerres, l’engouement est moindre pour la musique. Les jeunes vont notamment s’essayer à d’autres disciplines. Mais l’Harmonie de Villars garde ses lettres de noblesse sous la baguette de son chef Jean ROUCHON qui a succédé en 1929 au réputé Pierre GABION lui-même précédé d’Antoine FONTVIEILLE, membre du conservatoire de Saint-Étienne. Les musiciens villardaires sont alors de toutes les fêtes et de toutes les commémorations : 14 juillet, fête patronale du mois d’août, 11 novembre, Saint-Cécile, Sainte-Barbe…
Les années 70 marqueront l’inexorable déclin de l’Harmonie de Villars dont le musée a gardé quelques photos et le drapeau.