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Les épidémies à Villars

Quand on mourait d'épidémie à Villars.

Si on parle aujourd’hui beaucoup du coronavirus, les maladies infectieuses ont hélas autrefois fait des ravages parmi la population locale. Grippe, rougeole, typhoïde : les enfants ont notamment été les victimes de ces fréquentes épidémies.
De toutes les épidémies recensées, celle de la grippe espagnole, fin 1918 a été la plus meurtrière. Les journaux de l’époque attestent de sa présence dans notre région. La Tribune et La Loire républicaine évoquent régulièrement les victimes qu’elle a faites. Le 17 décembre 1918, Villars, Saint-Priest et L’Étrat sont citées parmi les communes particulièrement touchées.
Les seuls témoignages écrits sont ceux laissés par Jean-Marie SOMET, le fondateur du musée de Villars qui porte aujourd’hui son nom. Il avait à l’époque une douzaine d’années. Il fait état de la première victime, sans la nommer, une dame habitant rue de Breuil. On sait aussi que les écoles de la commune (et du département) sont restées fermées plusieurs semaines.
Pour lutter contre la maladie on désinfecte les lieux publics, on condamne les portes des maisons atteintes, le porte du masque est recommandé, les rassemblements sont interdits et les spectacles sont suspendus ainsi que les messes des enterrements, l’absoute se faisant au domicile du décès !

À Saint-Étienne on note aussi dans les tramways « l’interdiction de cracher pour les voyageurs et le conseil pour les receveuses de détacher les billets sans les humecter ». Parmi les « fake news » de l’époque, notons la rumeur concernant. la salade supposée vectrice de la maladie, son prix s’effondre, plus personne ne voulant en manger !

Une vingtaine de décès dus à la grippe espagnole.

À consulter l’état civil de la commune, le dernier trimestre de l’année 1918 aura été marqué par 38 décès, certes pas tous imputables à la grippe, chiffre anormalement élevé (au total 66 décès rien que pour l’année 1918 contre 45 pour 1917 et 51 pour 1919). Rappelons que la commune comptait alors 3 000 habitants. Enfants en bas âge, femmes (les soeurs Louise et Marie PARANIER, âgées de 40 ans, sont décédées à une semaine d’écart) et vieillards ont été plus particulièrement touchés, notamment en octobre 1918 mois au cours duquel on a enregistré 12 décès à Villars dont 6 enfants ! On peut estimer à une vingtaine les décès dus ici à la grippe espagnole, sans compter les Villardaires décédés à l’hôpital de Saint-Étienne.

De ce terrible épisode de l’histoire locale on retiendra deux noms.

Le premier est le soldat Marius Jean Baptiste MOIGNOUX, né en 1887, cultivateur au Grand-Charlieu où l’attendaient son épouse et ses deux enfants. Appelé sous les drapeaux durant la Grande-Guerre, il était conducteur au 16è Escadron du train. C’est dans ces conditions qu’il a contracté la maladie. Il est mort pour la France le 3 octobre 1918 au service de pneumonie grippale de l’hôpital de Saint-Étienne.

Une autre personne s’est particulièrement distinguée durant cette période. Il s’agit de Marie Claudine AUBERT, infirmière bénévole qui a courageusement assisté les malades. Pour ce remarquable dévouement, elle a reçu du maire Jean DOMET la médaille des épidémies lors de la séance du conseil municipal du 13 mai 1920.

Une mortalité infantile élevée.

En plus de la grippe, Villars a aussi connu dans le passé d’autres épidémies qui ont hélas surtout fait de jeunes victimes. La mortalité infantile était élevée à cette époque.

En octobre 1882 puis d’avril à juin 1884 la commune est frappée par une épidémie de variole puis de rougeole « qui fait des ravages à Villars » selon la presse locale.

De novembre 1885 à mars 1886 c’est ensuite la typhoïde qui frappe la commune. Les écoles publiques sont fermées. Dans la foulée durant les mois de mars et d’avril 1886 la scarlatine sévit, elle s’est rependue auprès des enfants qui fréquentent la salle d’asile (actuelle salle de la Libération).

En mai 1887 on signale des cas de rougeole, de variole et même de croup (affection respiratoire).

En janvier 1890 l’ancien maire Louis AUBERT décède d’une attaque d’influenza. À cette date on signale une centaine de cas à Villars.

En septembre 1890, on annonce un mort de la variole, il était non vacciné.

En septembre 1895, la typhoïde refait son apparition.

En février 1900, le journal annonce : « l’influenza sévit fortement à Villars. Beaucoup de familles sont atteintes ».

En octobre 1900 une épidémie de fièvre scarlatine et de typhoïde est annoncée.

En novembre 1904, le manque d’eau favorise une épidémie de typhoïde qui contamine Villars, de plus sur la commune on signale à cette date 2 cas de scarlatine, 1 de diphtérie et 1 fièvre puerpérale.

Au début du 20è siècle, Marie PINATEL, épouse CRESPE, sage-femme de son état, procédera chaque année à d’efficaces campagnes de vaccination infantile.

Dans les années 20 Marie AUBERT, infirmière et soeur Antonia (née Marie COLOMBET), religieuse et infirmière recevront la médaille des épidémies pour leur dévouement auprès des malades de la commune.

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