Un père de famille tué accidentellement d'un coup de révolver.

Pour une fois ce n’est pas la mine qui a fait une nouvelle victime à la Chana. Joseph Duranton, mineur du Bois-Monzil est la victime accidentelle d’une manipulation d’arme à feu. Il était père de six jeunes enfants. C’était il y a 150 ans.
La détention d’armes à feu a longtemps été un droit civique avant d’être soumis à une stricte réglementation. Et les accidents causés par des manipulations imprudentes n’étaient hélas par rares à en croire la presse de l’époque.
Ce fut ainsi le cas le dimanche 24 mai 1874 à la Chana. Joseph Duranton, âgé de 38 ans, mineur domicilié au Bois-Monzil était allé rendre visite à Claude Grossan. Ce dernier exerçait un métier très inhabituel. Il travaillait dans une boyauderie stéphanoise où il fabriquait des cordes harmoniques pour les instruments de musique en torsadant des boyaux.
Mais ce jour-là, c’est son revolver que Claude Grossan manipulait, tout en expliquant le maniement à son visiteur dominical. Après avoir fait quelques tirs de démonstration, il entreprit de procéder au démontage de l’arme, ne la croyant plus chargée. En remettant en place la baguette d’éjection, il appuya sur la détente. Geste fatal‑! Une détonation retentit. Duranton qui se trouvait juste en face de lui, s’effondra, atteint au niveau du coeur.
Grossan couru avertir la police. Un médecin prié de venir en aide au blessé ne put que constater que sa vie était en grave danger. D’après la presse de l’époque, le mourant eut encore la lucidité d’expliquer comment l’accident était arrivé.
Étonnamment il ne fut pas transporté à l’hôpital, ni même ramené chez lui. Son état ne le permettait peut-être pas. C’est chez son beau-frère Pierre Riffard qu’il a finalement rendu son dernier souffle le lendemain matin.
On sait de lui qu’il était né à Vanosc en Ardèche en 1836. On retrouve trace de l’installation de la famille Duranton à Villars vers 1860, le père Jean est alors fermier cultivateur au Bois-Monzil et son fils Joseph travaille à la mine. Ce dernier se marie en 1861 à Villars avec Marie Réocreux native de Marlhes. Ils auront six enfants (cinq filles et un garçon), âgés de 2 à 10 ans au moment du décès accidentel de leur père.
Source : le Mémorial de la Loire, recensement et état civil de Villars.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE