Aller au contenu principal

Mort étrange de Pierre Rancon

Mort étrange d'un riche homme d'affaires Villardaire

Un riche homme d'affaire de Villars.

Élève doué, puis notaire et enfin fondé de pouvoir et gérant de sociétés, c’est à Paris que celui qui se faisait appeler Pierre Ranson fait fortune. Mais à 41 ans on le retrouve asphyxié à son domicile. Une longue enquête n’en trouvera pas la cause formelle. Voici son histoire.

Si un enterrement n’est pas passé inaperçu à Villars à l’automne 1910, c’est bien celui de Pierre RANCON, connu dans la société mondaine parisienne sous le nom de Pierre RANSON. Son patronyme qui aurait pu prêter à moquerie dans un tel milieu, avait en effet été progressivement modifié de RANCON à RANÇON puis à RANSON en même temps que l’ascension sociale de l’intéressé.

Ses parents Joseph RANCON (1836-1900) et Marie GRANGE (1837-1918) se sont mariés à Villars le 13 septembre 1862. Lui était originaire de Saint-Vincent en Haute-Loire et il s’établit à Villars comme tailleur d’habits. L’affaire marche plutôt bien et il y associe ses enfants. Il aura pignon sur rue à l’Arsenal (rue Marceau à l’époque) jusqu’à son décès. Son épouse était quant à elle passementière à la Boutonne où elle était née.

Né le 16 janvier 1870 à Villars, Pierre RANCON se révèle vite être un élève doué. Son intelligence l’a d’abord conduit au lycée de Saint-Étienne puis dans l’étude de maitre FESSY-MOYSE (qui sera maire de Villars).

Devenu clerc de notaire, il part à Philippeville (Skikda aujourd’hui) dans le Constantinois (Algérie) où il prend épouse.

De retour en métropole, il s’installe comme notaire à Montauban. La réussite l’accompagne puisqu’il devient fondé de pouvoir et administrateur de sociétés à Paris.

Les sommes d’argent qu’il brasse sont alors considérables et ses relations solides et nombreuses.

Il divorce (il est père de 3 enfants), mène grand train, possède plusieurs résidences, voyage beaucoup jusqu’en Amérique, perd autant d’argent qu’il en gagne. Mais le 17 novembre 1910, à l’âge de 41 ans, il est retrouvé mort par asphyxie dans la chambre de son luxueux domicile parisien. Le robinet de gaz a été arraché du radiateur.

L’homme est très connu dans le tout Paris et ce fait divers va faire la une des journaux de la capitale pendant plusieurs semaines. Accident ? Le tuyau de gaz aurait été accidentellement accroché ? Les expertises effectuées ne furent guère probantes. D’autant que le personnel de maison n’avait rien remarqué d’anormal. Suicide ? Certes l’homme d’affaire connaissait parfois des revers de fortune mais il s’en était jusque-là toujours relevé. Reste la piste d’un possible crime ?

Sa maîtresse suspectée est arrêtée.

Le nom de sa jeune maîtresse Jeanne SÉNAILLET venait opportunément d’être couché sur son testament et selon certaines sources Pierre RANSON se serait parfois montré violent et jaloux. La belle demoiselle fut donc arrêtée, incarcérée puis remise en liberté provisoire en attendant les résultats d’une longue enquête qui n’apporta aucune preuve probante. Elle bénéficia donc d’un non-lieu et emporta avec elle une partie de la fortune du riche Villardaire. La petite histoire raconte qu’il aurait aussi fait don à la commune d’une maison située à l’Arsenal.

Faute d’avoir prouvé le crime, on ne sut donc jamais les causes réelles de cet étrange décès.

Pierre RANCON fut inhumé le 26 novembre 1910 à Villars où sa mère habitait encore rue Marceau. Son frère cadet prénommé Joseph (1876-1927) était boulanger à Saint-Étienne, Rose une de ses soeurs avait épousé Jean-Baptiste CUIVRÉ le boulanger de l’Arsenal, une autre était alors l’épouse de Jean-Baptiste CRESPE et la troisième Henriette avait épousé Pierre BASTIDE. Autant de familles bien établies dans la région et un peu intriguées voire embarrassées par l’importance donnée à cet événement.

Le cortège funèbre qui se forma depuis le Bois-Monzil jusqu’au caveau familial au cimetière n’a pas manqué de susciter la curiosité de la population. Le journal raconte que le curé de Villars (il s’agissait d’Antoine MICHAS) a refusé de recevoir le corps à l’église, à cause de la situation de divorcé de l’ancien notaire.

Rechercher sur le site