Un duel au pistolet pour le maire de Villars
Une réunion politique tendue et André FESSY-MOYSE, alors premier magistrat villardaire, se voit contraint de faire parler la poudre. Heureusement sans que le sang coule.
De récentes recherches aux archives départementales ont fait ressortir un fait divers pour le moins étonnant, publié dans le journal « le Républicain ». Il concerne le duel au pistolet qui opposa le dimanche 30 juillet 1893 André FESSY-MOYSE, alors maire de Villars, à Frédéric Marty, ancien directeur du journal « Le Stéphanois ».
La cause ? Des propos vifs échangés la veille lors d’une réunion politique, car les élections législatives approchent et notre maire est candidat à la députation dans la troisième circonscription. On ne sait pas exactement ce qui s’est dit mais réparation fut demandée par M. MARTY l’offensé. Et dès le lendemain, à 7h du matin les deux hommes se sont retrouvés sur le pré (mais on ne connait pas le lieu), chacun avec deux témoins. Il est convenu que deux balles seront échangées à 25 pas de distance. Voulu ou pas, aucune n’a fait mouche. Heureusement !

L’article du journal précise qu’un deuxième duel cette fois à l’épée devait avoir lieu, provoqué par les mêmes incidents. Mais l’honneur a été déclaré satisfait, M. MARTY ayant obtenu satisfaction. Les deux hommes se sont réconciliés sur le terrain.
Interdite par Richelieu en 1626, la pratique du duel pour laver un affront ne devait en fait disparaitre des pratiques masculines qu’à la Grande-Guerre. Mais Villars aurait bien pu perdre un maire ainsi !
André FESSY-MOYSE (son beau-père Étienne MOYSE, notaire, a été maire de Saint-Étienne) avait été élu premier magistrat en mai 1888, la commune comptait alors 2500 habitants. Notaire puis avocat de métier, il habitait le château de Michard construit par son père (qui fut lui aussi maire de Villars de 1855 à 1870).
Radical socialiste et républicain convaincu, il a notamment été président du Sou des écoles et a régulièrement défendu la cause des ouvriers mineurs. On lui doit les plaques des noms des rues de la commune, qu’il a payées de sa poche en 1891.
Pourtant brillamment réélu maire en septembre 1893 (16 voix contre 1), il refuse le poste et c’est Louis AUBERT qui lui a succédé. Il s’est éteint le 17 mai 1897 à Monte-Carlo, à l’âge de seulement 50 ans dans des circonstances méconnues alors qu’il était en cure.