Villars, Ukraine, Russie, dans les méandres de l'histoire...
Des guerres et des histoires qui rappellent que Villars a noué autrefois des relations parfois surprenantes avec ces pays de l’Est.
1812 - LA CAMPAGNE DE RUSSIE
1812 : la Grande Armée de Napoléon bat en retraite après une pitoyable campagne de Russie. Jean Louis Mathevon de Curnieu, citoyen d’honneur de Villars, colonel d’un régiment de cuirassiers, couvre les arrières des troupes françaises lors du franchissement de la Bérézina. Blessé et fait prisonnier, il décédera du typhus en février 1813. Son coeur aurait été ramené en France et enchâssé dans l’ancienne église de Villars.
1856 - LA GUERRE DE CRIMÉE
De 1853 à 1856, pour lutter pour l’expansionnisme russe, les troupes françaises rejoignent une coalition dans ce qu’on appellera la guerre de Crimée. Ce conflit durera deux ans et demi. 310 000 soldats français furent mobilisés et 95 000 morts comptabilisés dans leurs rangs pour une large partie à cause du choléra et du typhus. Un Villardaire n’en est pas revenu : Jean Pierre Montélimard. Soldat au 2è Régiment d’Artillerie, il est décédé sur le chemin du retour à l’hôpital de Constantinople (actuelle Istanbul) le 28 avril 1856. Il était âgé de 23 ans. En 1850 son frère aîné Pierre avait été victime d’un coup de grisou meurtrier au Bois-Monzil.
1917 - LA GRANDE GUERRE EN RUSSIE
En juillet 1917, le Villardaire Eugène Pardon (classe 1902), officier d’administration du service de santé, débarque à Arkhangelsk, port de Russie et point d’approvisionnement allié pendant la Première Guerre mondiale. Il est affecté à l’ambulance française des armées russes pour y apporter l’aide et le savoir-faire des Français. Depuis février, le pays est en proie aux troubles de la Révolution. En octobre c’est l’insurrection générale qui aboutit à la prise du pouvoir par les bolcheviks puis à la sortie de guerre en mars 1918. Le 27 avril 1918 Eugène Pardon rentre en France.
Igor Panishinxoff, natif de Kiev en Ukraine (et qu’un témoignage de Jean Marie Somet présente comme un proche du Tsar Nicolas II) quitte sa terre natale, fuit le régime communiste et on le retrouve comptable aux Mines de la Porchère à Villars en 1926.
1946 - DE LA CHANA AU DONBASS
Le 14 août 1945 à la mairie de Villars, Gennadi Bikmousine, sergent-chef (mais de quelle armée ?) de nationalité russe (URSS) épouse Maria Duda, fille d’un mineur polonais de la Chana domicilié à la Taillée. Que faisait-il là à cette date ? Le mystère demeure.
Parmi les Polonais venus travailler à la mine dans la région stéphanoise, plusieurs d’entre eux ont fait le choix, à la fin de la Seconde guerre mondiale de retraverser l’Europe, non pas pour retourner dans leur pays d’origine mais pour s’installer en Ukraine dans le Donbass. En effet ce secteur géographique est un important bassin houiller et a besoin d’un fort contingent de main d’oeuvre. À Villars c’est le cas des familles Banasiak, Baran et Bucko, pourtant bien implantées dans la commune, et qui le 30 octobre 1946 feront leurs valises pour rejoindre les mines de charbon d’Ukraine, en quête d’un avenir supposé meilleur.
Sources : état civil, recensement de population, délibérations du conseil municipal, registres matricules.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE