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La première ligne de chemin de fer d'Europe continentale

Les précurseurs

Des chemins de bois ou de fer permettant de faire rouler des chariots en diminuant les frottements, existaient depuis longtemps en Angleterre, en Allemagne et même en France dans les mines.
Après une étude en Angleterre, Louis De Gallois, dans un mémoire publié dans les Annales de Mines en 1818, vante les mérites de ces chemins de fer qui pourraient abaisser considérablement le coût du transport du charbon de Saint-Étienne à la Loire. Pierre Moisson-Desroches aurait remis à Napoléon Ier en octobre 1814 son Mémoire sur la possibilité d’abréger les distances et pourrait donc être considéré comme le promoteur des chemins de fer. Cependant, ce rapport n’a pas été retrouvé.
Dans le mémoire de De Gallois, il est question de chariots à vapeur mis au point par Losh et Stephenson et utilisés pour franchir des pentes.
Louis Antoine Beaunier était déjà venu dans la région puisqu’il avait dressé, entre 1810 et 1813, la topographie souterraine du bassin houiller stéphanois. En 1815, la Sarre est enlevée à la France et Beaunier, alors directeur de l’École des mines de Geislautern, est envoyé à Saint-Étienne pour établir une Commission des mines de la Loire avec De Gallois. C’est ainsi qu’il obtint la création de l’École des mineurs à Saint-Étienne dont il fut le premier directeur de 1816 à 1835.
En Sarre, Beaunier avait rencontré Jacques-Constant Milleret, banquier et propriétaire d’aciéries, qui lui a permis de financer l’aciérie de la Bérardière sous la raison sociale Beaunier, de Brou et Cie, Mme Milleret été née de Brou. Ce personnage va avoir son importance pour le chemin de fer.

La concession

C’est après le rapport de De Gallois que Beaunier fut déterminé à construire une ligne de chemin de fer et c’est Milleret qui va se charger du financement en mettant à contribution Louis Boigues, Claude Jean-Baptiste Hochet, Anasthase Jean-Baptiste Bricogne et le marquis de Lur-Saluces né au château d’Yquem en 1786.
Assuré du financement, Beaunier partit en Angleterre en 1820 pour étudier les techniques de construction des chemins de fer. C’est en 1821, précisément le 5 mai, jour de la mort de Napoléon, que fut déposée la demande de concession auprès du Ministre de l’Intérieur. Deux autres demandes, établies par la Compagnie des mines de fer de De Gallois et par la Société fonderies et forges Frèrejean qui allait exploiter des forges à Terrenoire, furent retirées après des prises de participation dans la Compagnie Beaunier et l’assurance de la fourniture pour chacune de la moitié de la fonte nécessaire à la construction.
Dans cette demande on voit apparaître les termes de canaux secs pour illustrer que la voie de chemin de fer est un lien entre des fleuves ou des canaux.
Ce terme est resté encore aujourd’hui dans le nom du chemin sur le tracé de la voie.

La demande prévoit déjà la liaison Loire-Rhône et sera complétée par un rapport technique de De Gallois. L’ordonnance de concession a été signée par Louis XVIII au château des Tuileries le 26 février 1823 pour la Compagnie du chemin de fer.

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