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Camille Souveton

Le défenseur de l'école laïque et du Bois-Monzil.

Au début du XXe siècle, Pierre PERRIN (24/02/1864 – 22/08/1933) fut une figure marquante de la vie municipale villardaire, très impliqué tant au conseil municipal que dans les associations locales. Si le nom de PERRIN est assez commun dans notre région, la branche dont est issue notre homme est originaire de Servant dans le Puy-de-Dôme. On ne sait pas dans quelles conditions Pierre PERRIN s’est finalement installé à Villars, ni à quelle date précisément. Mais c’est pour y travailler à la mine comme maçon.

La première trace officielle que l’on trouve de lui, c’est celle concernant son mariage en 1890 avec Élisa PASCALON. Lui, âgé de 25 ans et maçon de métier, habite alors Saint-Genest-Lerpt, avec son oncle Gilbert BOREL qui est témoin de son mariage. Son épouse, âgée de 24 ans, dévideuse de profession est native de Villars où elle réside ainsi que sa famille. Après ce mariage, Pierre PERRIN viendra habiter à Villars. Un contrat de mariage est même signé devant FESSY-MOYSE notaire et qui est aussi à cette époque maire de Villars. La famille va s’installer au Breuil, quatre garçons et deux filles naitront de cette union.

Très impliqué dans la vie communale.

Il est né le 25 mars 1871 au Monastier en Haute-Loire. Mais très jeune il arrive à Villars où sa famille s’installe vers 1875 rue du Breuil dans laquelle ses parents tiennent alors une petite épicerie.
À 6 ans, il est orphelin de son père Antoine. En 1892 il effectue son service militaire au 11e bataillon de chasseurs alpins mais ne reste qu’un an sous les drapeaux (au lieu de deux) étant aîné d’orphelins suite au décès de sa mère Virginie en juin 1893.

En février 1894, il épouse à Villars Marie JAVELLE, dont il a eu précédemment une fille Virginie née en 1892, juste au moment de son départ à l’armée.
Il est alors ouvrier mineur (il travaillera pendant 18 années à la mine) et habite rue Mirabeau au Bois-Monzil, un quartier au sein duquel il va particulièrement s’impliquer.
Très jeune, il milite dans les rangs des mineurs, il sera d’ailleurs par la suite président de la Société de secours mutuel des mineurs de Villars. En 1907 il rentre comme armurier à la manufacture d’armes de Saint-Étienne où il effectue tout le reste de sa carrière jusqu’à sa retraite.

Il milite activement pour la création d'une école au Bois-Monzil.

En 1907 le projet est refusé par le Préfet. En 1913, Camille SOUVETON est le porteur d’un voeu approuvé par le conseil municipal pour la création d’une école maternelle au Bois-Monzil. La Grande-Guerre repoussera ce projet à plus tard. Il faudra attendre 1923 pour trouver un terrain, l’école mixte ouvrira à la rentrée 1925. Elle sera démolie et agrandie en 1952. Elle aurait bien mérité de porter son nom.

Son implication associative et municipale est particulièrement remarquable. Il est notamment le fondateur en 1908 de la société de tir, de gymnastique et d’éducation physique qui fusionne en 1913 avec l’Amicale laïque de Villars. Il est aussi administrateur puis président du cercle socialiste de l’Union des Travailleurs. Ami d’Antoine SÉON, négociant en vins au Bois-Monzil (rue Voltaire) où se trouve le siège de l’Avenir du Bois-Monzil, il est également sociétaire de cette association de quartier.

Ardent militant syndicaliste et surtout fidèle défenseur du Sou des écoles, il en est le trésorier avant la Grande Guerre puis président de 1922 à 1939.
Durant la guerre les activités du Sou sont suspendues. Camille SOUVETON en reprend la présidence en 1944 pour ensuite en devenir le président d’honneur de 1945 à sa mort. Pour tout son investissement il est fait Officier d’Académie dès 1925.

 

Élu local engagé politiquement.

Il fait son entrée au conseil municipal aux élections de 1912 dans la municipalité conduite par Jean-Baptiste PARET. Disciple de JAURÈS (ce qui lui vaut son surnom : Jaurès), il milite pendant de nombreuses années au sein du Parti Socialiste. Ami du député Edmond CHARPENTIER et de Louis SOULIÉ le sénateur maire de Saint-Étienne il rentre en conflit avec Jean Baptiste PARET, le maire de Villars, en 1913 en prenant partie dans un litige concernant le logement de fonction de la directrice de l’école publique. La crise est profonde et le Sou des écoles et le conseil municipal sont divisés. La Grande Guerre et son union sacrée puis le cartel des Gauches gommeront ensuite ces dissensions.

Lorsque Camille SOUVETON apprit par les journaux l’assassinat de Jean Jaurès (le 31 juillet 1914) il avait parait-il les larmes aux yeux. Au cours de la réunion du conseil municipal de Villars il demanda qu’une rue du Bois-Monzil porte le nom du grand tribun. Cette suggestion fut alors adoptée à l’unanimité.
Aux élections municipales de 1921, il est tête de liste du bloc républicain des forces de gauche face à Louis SOULIER mais sa liste est battue et il reste dans l’opposition lorsqu’il siège à nouveau en 1935.
En 1940, il est déchu de son mandat d’élu local, étant fiché comme conseiller municipal communiste. Il y fait son retour en 1944 avec le Comité de Libération puis en 1947 dans la municipalité BINET.
En 1920 sa fille unique Virginie (1892-1982) épouse Henri NIÈS du Bois-Monzil, instituteur en poste à Villars après guerre, blessé de guerre en 1915 lors de la bataille de l’Artois et amputé d’un avant-bras.
Camille SOUVETON s’éteint le 31 mai 1949 à l’âge de l’âge de 78 ans. Une foule immense assiste à ses funérailles. Il repose au cimetière de Villars.

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