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Jean Perrin lampiste à la Chana

Jean Perrin mort pour la France

Mort pour la France un 14 juillet.

Après son grand-père puis son père tous les deux morts à la mine, Jean PERRIN a également connu un destin tragique. Il est tombé sous les balles allemandes le 14 juillet 1915.
Jean PERRIN est né le 16 janvier 1894 à Villars, rue de la Gare. Et comme les PERRIN ont toujours été nombreux sur la commune, on précisera que le grand-père Philippe, était natif de Saint-Just-sur-Loire où il était cultivateur avant de venir travailler la terre puis de s’embaucher à la mine à Villars vers 1860.
C’est là que naitront ses enfants et c’est là aussi qu’il trouvera la mort, grièvement brulé par un coup de grisou survenu le 23 mai 1873 au puits Sainte-Catherine à la Porchère (situé en haut du chemin du Grapillat). Un accident qui fit ce jour là 4 morts de plus au champ d’honneur du travail.

Comme de nombreux Villardaires à cette époque (la commune comptait alors plus de 300 mineurs) son fils Jean PERRIN, né en 1865 à Villars, prendra la relève au fond. Un bien dur métier car lui aussi sera victime du travail. Le 15 février 1915, alors que ses deux fils (également mineurs mais mobilisés par la Grande Guerre) sont sur le front et se battent contre les Allemands, il sera accidentellement percuté par deux chariots à la dérive au puits de la Chana. Les deux jambes brisées et victime d’une hémorragie interne, il décédera peu après au pavillon d’urgence.

 

Une mère de famille éplorée.

Son épouse Jeanne Marie née PICHON (passementière au bourg) est effondrée. Son mari vient de mourir. Elle avait déjà eu la tristesse de perdre sa fille Annette décédée à l’âge de 3 ans en 1907. Elle n’a plus de nouvelles depuis plusieurs mois de son fils ainé Philippe (classe 1907), soldat au 99è RI et porté disparu au combat en Alsace en août 1914. Elle apprendra peu après qu’il a été fait prisonnier (détenu en Bavière il rentrera à Villars en décembre 1918). Et elle a toutes les raisons du monde de se faire le plus grand souci pour son cadet Jean.

 

Lampiste au puits de la Chana, ce dernier a été mobilisé en septembre 1914 au 5è Régiment d’Infanterie Coloniale à Lyon. Et après quelques mois d’instruction militaire, il vient de rejoindre les premières lignes. Son régiment se trouve en forêt d’Argonne, entre Reims et Verdun. Un secteur très animé où les offensives se succèdent. Les Français ont d’ailleurs prévu de passer à l’attaque en ce 14 juillet 1915 dans le bois de la Gruerie. Une sanglante offensive pour gagner quelques mètres de terrain dans une forêt séculaire hachée par les balles et les obus.

 

Drôle de fête nationale ! L’assaut est lancé vers 9h30 du matin. La 12è Compagnie, celle de Jean PERRIN, porte une attaque de flanc en deux vagues successives qui sont anéanties par les mitrailleuses allemandes puis dans le corps à corps à la baïonnette pour ceux qui ont pu parvenir jusqu’aux tranchées ennemies. Le soir le Régiment se repliera sur ses lignes de départ avec comme bilan 227 tués, 243 blessés et 50 disparus. Une attaque particulièrement sanglante pour rien ! Même pas un mètre de terrain conquis ! Un autre Villardaire de la classe 14 lui aussi mineur et soldat au 5è RIC tombera à ses côtés en ce 14 juillet 1915, il s’agit de François Marius RELAVE.

Son corps n'a jamais été retrouvé.

Le corps de Jean PERRIN, le lampiste du puits de la Chana, ne sera jamais retrouvé ou en tous les cas identifié, comme ce fut hélas le cas pour de nombreux soldats tombés au champ d’honneur. Il faudra un jugement du tribunal de Saint-Étienne en juillet 1922 pour acter officiellement son décès ensuite transcrit à l’état civil de la commune de Villars. Les dépouilles mortelles de 8500 Français inconnus reposent aujourd’hui dans l’ossuaire du bois de la Gruerie. On peut très légitimement supposer que Jean PERRIN, le jeune mineur de Villars en fait partie.

 

Son nom est inscrit sur le monument aux morts de la commune, sur le tableau commémoratif qui se trouve désormais au musée et sur la plaque située à l’entrée de l’église. Précisons qu’il existe un deuxième Jean PERRIN mort pour la France durant la Grande-Guerre, homonyme de celui que nous évoquons dans ce récit. Mais c’est là une autre histoire.

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