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Un homme au service de sa commune.

Au début du XXe siècle, Pierre PERRIN (24/02/1864 – 22/08/1933) fut une figure marquante de la vie municipale villardaire, très impliqué tant au conseil municipal que dans les associations locales. Si le nom de PERRIN est assez commun dans notre région, la branche dont est issue notre homme est originaire de Servant dans le Puy-de-Dôme. On ne sait pas dans quelles conditions Pierre PERRIN s’est finalement installé à Villars, ni à quelle date précisément. Mais c’est pour y travailler à la mine comme maçon.

La première trace officielle que l’on trouve de lui, c’est celle concernant son mariage en 1890 avec Élisa PASCALON. Lui, âgé de 25 ans et maçon de métier, habite alors Saint-Genest-Lerpt, avec son oncle Gilbert BOREL qui est témoin de son mariage. Son épouse, âgée de 24 ans, dévideuse de profession est native de Villars où elle réside ainsi que sa famille. Après ce mariage, Pierre PERRIN viendra habiter à Villars. Un contrat de mariage est même signé devant FESSY-MOYSE notaire et qui est aussi à cette époque maire de Villars. La famille va s’installer au Breuil, quatre garçons et deux filles naitront de cette union.

Très impliqué dans la vie communale.

Très impliqué dans la vie communale.

Dès lors Pierre PERRIN va pleinement s’investir dans la vie communale. Au registre associatif tout d’abord. Il est en effet considéré comme étant un des piliers de l’Union des Travailleurs (cercle créé en 1878) dont il sera un actif président, il occupe toujours cette fonction en 1914 lorsque la guerre éclate. Selon Jean Marie SOMET, ce cercle était situé à l’emplacement de l’actuel casino. C’était en quelque sorte la première maison culturelle avec sa bibliothèque, son petit théâtre. On y organisait des causeries. Il possédait un bal couvert, un tir, un jeu de boule et un billard. Tous les militants laïques et syndicalistes en faisaient partie.
Très impliqué au sein du Sou des écoles pendant de nombreuses années, Pierre PERRIN en a aussi été le président (de 1900 à 1910) et il restera membre du bureau jusqu’à son décès en 1933. En tant qu’élu local, il oeuvra activement pour l’école communale avec notamment la construction de l’école des filles et de logements pour le personnel enseignant. Pour son implication, il sera fait Officier d’Académie en août 1905.
Il a de plus été administrateur de la caisse de Secours minier et membre de l’Amicale laïque tambours et clairons, membre du syndicat des mineurs et militant du Parti radical socialiste. De même, durant la Grande Guerre il sera président de la Coopérative ouvrière qui veille à la juste répartition des denrées alimentaires à la population.

Il refuse le poste de maire.

Mais c’est surtout ses mandats électifs qui lui ont valu une indéniable reconnaissance de la population. Il a fait ses premières armes au sein du conseil municipal en 1896 sous les mandats successifs d’Antoine POYET et d’Antoine PENOT, ces deux derniers maires décédant rapidement en fonction. En 1899, il est désigné comme deuxième adjoint d’Antoine GRATALOUP. Il en sera de même sous le mandat de Jean-Baptiste PARET, devenant même son 1er adjoint en 1912.
En 1913, une vive polémique à cause d’un appartement de fonction que la Municipalité ne souhaite pas attribuer à une instructrice tourne à l’épreuve de force. Jean Baptiste PARET et ses adjoints démissionnent et sont brillamment réélus lors de l’élection partielle organisée quelques mois plus tard.
En mai 1914 le conseil municipal doit se réorganiser suite au décès d’un élu et de la démission d’un autre qu’il faut remplacer et avec aussi la démission du maire pour des raisons professionnelles. Pierre PERRIN alors 1er adjoint est logiquement élu maire en remplacement de Jean-Baptiste PARET, mais il hésite et finit par refuser le poste, d’autant que les voix des 16 élus au conseil se dispersent un peu. Quatre tours de scrutin seront nécessaires pour finalement désigner Étienne REYNAUD. Là encore Pierre PERRIN sera son 1er adjoint.

Son fils tué durant la Grande Guerre.

Mais la Grande Guerre va cruellement marquer Pierre PERRIN. Il faut d’abord gérer les priorités du quotidien. Un Comité de secours est créé pour venir en aide aux épouses et aux enfants des Villardaires mobilisés. Et puis il faut gérer l’afflux des réfugiés de guerre. Villars accueillera durant cette période plus de 400 réfugiés essentiellement venus des régions envahies : Nord, Pas-de-Calais, Belgique. Il faut les héberger, les nourrir, leur trouver du travail. Pierre PERRIN, Villardaire au grand coeur, s’y emploie au quotidien.

Son fils Jean (né le 14/02/1897 à Villars) est à son tour appelé sous les drapeaux en janvier 1916. Son métier de tourneur sur métaux lui permet d’être détaché à l’usine PARET, loin des horreurs du front et près de sa famille. Mais le sursis n’est que de courte durée car en septembre 1916 il rejoint à son tour les tranchées. Il tombera à l’ennemi le 14 octobre 1918 dans les Ardennes.
Son épouse Élisa décèdera quant à elle le 10 février 1917. En 1918, Pierre PERRIN se remarie avec Mariette BOURDIER, également veuve et belle-soeur de son ex-épouse. Car il faut encore élever le reste de la famille.
Durant cette triste période, il met son activité municipale entre parenthèses. Il se représentera en 1921, tête de liste de la coalition des forces ouvrières. Mais face à lui, Louis SOULIER fait carton plein. Pierre PERRIN s’éteindra le 22 aout 1933. Il repose au cimetière de Villars.
Au musée Jean Marie SOMET vous pourrez découvrir un portrait de ce Pierre PERRIN et l’histoire de sa vie.

 

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