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Soldat mort de froid le soir du 31 décembre 1914.

Les 94 soldats inscrits sur le monument aux morts de la Grande Guerre ne sont pas tous tombés dans les tranchées l’arme à la main. C’est notamment le cas d’Antoine MARTIN, mobilisé lors du conflit comme machiniste dans une section de boulangers et qui est mort de froid dans la nuit du 31 décembre 1914.
On sait de lui qu’il est né le 9 janvier 1882 à Saint-Étienne et qu’il était l’époux de Marie CHARRE (mariage en 1907 à Saint-Genest-Lerpt) avec qui il habitait à Merley puis le quartier de l’Arsenal à Villars juste avant-guerre. Au recensement communal de 1911 la famille comptait deux enfants : Marcel Claude né le 9 avril 1908 et François Marius né le 11 mars 1909, tous les deux décédés en bas âge en 1912. On lui connait aussi deux frères François et Claude, comme lui machinistes aux Mines de la Loire et qui habitaient le hameau de Merley.

Une veuve éprouvée, une mère désolée.

Pendant la durée de la guerre, le journal local « la Tribune Républicaine » publiait quotidiennement des informations communiquées par les familles concernant les soldats. Et dans une de ses éditions on pouvait ainsi apprendre que « Antoine Martin est décédé le 31 décembre d’une congestion de froid à l’âge de 33 ans. Il laisse une veuve bien éprouvée et sa mère désolée ».
Son registre matriculaire nous apprend qu’Antoine mesurait 1,62 m, avait les cheveux bruns et les yeux bleus. Il a été mobilisé le 2 août 1914 comme machiniste à la 13è Section des commis et ouvriers militaires d’administration et affecté à la 3è Compagnie des boulangers à Clermont-Ferrand. Son rôle était d’assurer la maintenance des fours de campagne destinés à confectionner le pain des Poilus.

Mais le soldat MARTIN ne verra jamais le front qu’il avait la charge d’approvisionner au quotidien. Sa Compagnie a d’abord cantonné en Haute-Saône durant les premiers mois de guerre puis s’est installée au nord de Dijon dans le secteur d’Is-sur-Tille où se trouvait une gare régulatrice d’où l’Armée alimentait en vivre ses troupes sur le front des Vosges.

Lampiste au puits de la Chana, ce dernier a été mobilisé en septembre 1914 au 5è Régiment d’Infanterie Coloniale à Lyon. Et après quelques mois d’instruction militaire, il vient de rejoindre les premières lignes. Son régiment se trouve en forêt d’Argonne, entre Reims et Verdun. Un secteur très animé où les offensives se succèdent. Les Français ont d’ailleurs prévu de passer à l’attaque en ce 14 juillet 1915 dans le bois de la Gruerie. Une sanglante offensive pour gagner quelques mètres de terrain dans une forêt séculaire hachée par les balles et les obus.

 

 Source : État civil, presse ancienne, registre matricule. De la mine aux tranchées de P.Thiolière disponible à la médiathèque. ©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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