Aller au contenu principal

Mineur à Curnieu, tué par un obus en Belgique.

Le 28 mai 1918, Gabriel Peyrard, mineur du quartier de Curnieu, tombait au champ d’honneur dans les Flandres en Belgique. Il venait d’avoir 20 ans. Il ne reverra jamais Villars.
Si beaucoup de Poilus morts durant la Grande Guerre sont tombés dans l’oubli, on a par contre la chance d’en savoir un peu plus sur le parcours de Gabriel Peyrard et même de mettre un visage sur son nom.
Il a vu le jour dans le quartier de Curnieu le 22 août 1897. Son père (originaire de Riotord en Haute-Loire) était venu à Villars travailler à la mine. Il y a épousé Catherine Ferret, dévideuse, native quant à elle de Saint-Priest-en-Jarez. De cette union naitront trois enfants : deux garçons (son frère Paul est mort en bas âge) et une fille (Jeanne, épouse Venet).

Peu assidu à l'école communale.

Gabriel n’a laissé qu’une trace éphémère de son passage sur les bancs de l’école communale de Villars. D’après le registre scolaire, « il ne fréquentait l’école que pendant les quelques mois d’hiver, étant placé chez les paysans ». Sa sortie définitive est enregistrée à la du 30 avril 1907, il n’avait pas 10 ans.
Dès lors son avenir est tout tracé. Comme son père il sera mineur. Mais en 1916, il a l’âge de rejoindre les rangs de l’Armée française qui a grand besoin de renforts. Il apprend le maniement des armes au 98è Régiment d’infanterie de Roanne et arrive au front début novembre dans les rangs du 16è Régiment d’Infanterie basé à Montbrison. Il passera ensuite au 370è RI avant d’être versé au 13è Bataillon de chasseurs alpins.

Tué et inhumé en Belgique.

Le 27 mai 1918, son bataillon est en alerte dans la région d’Ypres en Belgique où les Allemands ont fait une percée. Le 28 à 4h du matin arrive l’ordre d’attaque pour repousser l’avancée ennemie. Le combat est acharné, les morts nombreux. Dans les rangs français on relève des actes de bravoure. C’est le cas de Gabriel Peyrard cité à l’ordre de la Division dans les termes suivants : « S’est porté vaillamment à l’attaque sous le feu des mitrailleuses, blessé par une balle a refusé de quitter son poste et a continué le combat jusqu’à ce qu’il fut blessé mortellement par un éclat d’obus. »

La transcription de son décès a été enregistrée le 8 novembre 1918 à l’état civil de la commune de Villars. À titre posthume il a reçu la croix de guerre avec étoile d’argent et la médaille militaire. Il repose aujourd’hui dans une nécropole militaire à Poperinge en Belgique à 800 km de Villars.
Son nom est inscrit sur le monument aux morts de Villars, sur le tableau commémoratif qui se trouve au musée et sur la plaque située à l’entrée de l’église. Il existe une tombe familiale dans le cimetière de Saint-Priest-en-Jarez avec la photo de Gabriel Peyrard et l’inscription « à notre bien aimé fils, très regretté, chasseur au 13è Bn Alpin, mort pour la France le 28 mai 1918 en Belgique à l’âge de 21 ans ».

Sources : Mémoire des Hommes, registre matricule, état civil, registre scolaire.
Photos : tombe familiale cimetière de Saint-Priest-en-Jarez, nécropole Poperinge Lijssenthoek Military Cemetery. Tombe n°33/D/16, remerciements particuliers à A. Mafloy.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE

Rechercher sur le site