Mort pour la France après avoir survécu à la Grande guerre.
Blessé cinq fois, revenu vivant des pires combats, il est mort après l’Armistice et peu avant sa démobilisation après cinq ans et demi passés sous les drapeaux.

Avant la Grande Guerre, la famille Chosson avait pignon sur rue au bout de la place Gambetta. Le père Jacques Chosson y tenait une petite épicerie avec son épouse Jenny, née Ferriol. Premier coup dur en cette terrible année 1914, le décès du père au mois de février à l’âge de 58 ans, après une vie en grande partie usée à extraire le charbon aux Mines à Bourgeat. La famille comptait 4 enfants, dont le plus jeune, Pierre, alors âgé de 20 ans, vivait encore chez ses parents.
Né le 10 août 1893 à Villars, Pierre Chosson a d’abord laissé une trace de son passage à l’école communale de 1899 à 1907. On y souligne son « excellent caractère ». Il a ensuite poursuivi son parcours scolaire à l’école professsionnelle libre de la rue Sainte-Barbe à Saint-Étienne puis il est parti travailler à la mine.
Il est appelé sous les drapeaux pour y effectuer son service militaire en novembre 1913 et rejoint le 30è Bataillon de Chasseurs Alpins à Grenoble. Lui qui jusque là n’avait jamais quitté sa commune allait découvrir des horizons inconnus et insoupçonnés.
Durant les quatre années de la Grande Guerre, il a combattu en Alsace, en Lorraine et dans les Vosges. Il a participé notamment aux durs combats du Linge en 1915 et à la bataille de la Somme en 1916. Il a aussi connu les mutineries de juin 1917, puis pendant deux mois il a contribué à l’instruction des soldats américains qui venaient de débarquer. Il est ensuite parti en renfort sur le front italien au nord de Venise. Au total il a été blessé 5 fois plus ou moins gravement et à chaque fois il est retourné au front.
Lorsqu’enfin le clairon a sonné l’armistice le 11 novembre 1918, son bataillon repoussait les Allemands dans l’Oise. On n’a par contre retrouvé aucune trace de ses probables permissions qui ont dû quelques fois le ramener à Villars.
On aurait pu le croire sain et sauf, la guerre étant finie. Mais même après cinq ans et demi passés sous les drapeaux, il n’avait pas encore fini son temps militaire. Sa démobilisation tant attendue était prévue pour le printemps 1919.
Hélas il n’a jamais revu Villars, c’est finalement une maladie contractée en service commandé (dixit son état de service) qui a eu raison de lui. Il s’est éteint le 1er mai 1919 à l’hôpital de Villepinte.
Il est revenu entre quatre planches le 8 mai 1919 pour sa messe de funérailles célébrée à l’église par le curé Chauvet. Il est inhumé au cimetière de Villars où l’usure du temps commence à effacer son nom.

Son nom reste aujourd’hui bien visible sur le monument aux morts, sur la plaque commémorative de l’église et sur le tableau d’honneur qui se trouve au musée.
Le parcours de Pierre Chosson, cinq fois blessé.

Soldat Pierre Chosson, classe 1913 recrutement de Montbrison, n° 941.
Taille 1,66m, cheveux châtains clairs, yeux gris. Degré d’instruction générale : 3.
Incorporé le 27 novembre 1913 au 30è BCP. Blessé par une balle à la cuisse gauche le 2 septembre 1914, au combat de la Poutroye (Alsace).
Blessé le 27 juillet 1915 au combat du Linge, plaie par éclat d’obus à la jambe droite. Citation à l’ordre du Bataillon : « Blessé le 27 juillet 1915 en se portant courageusement sous un violent bombardement à l’attaque d’une position ennemie fortement organisée ».
Détail navrant, il a été mobilisé en même temps et dans le même bataillon que son camarade villardaire Firmin Charret. Ils seront blessés tous les deux en juillet 1915 au combat du Linge et évacués dans les hopitaux. Mais Charret y décédera des suites de ses blessures de guerre.
Passé au 70è bataillon de chasseurs le 13 mars 1916.
Pris sous un violent bombardement le 10 août 1916 à Maurepas (Somme), blessé par éclats d’obus, plaie jambe gauche et avant bras gauche. Cité à l’ordre du 70è Bataillon : « Blessé à son poste de combat en faisant bravement son devoir ».
Blessé le 30 décembre 1917 lors de l’assaut du Mont Tomba (Italie).
Blessé évacué le 18 juillet 1918 dans l’Aisne.
Croix de guerre avec trois étoiles de bronze.
Mort pour la France le 1er mai 1919 de maladie contractée en service commandé.
Transcription du décès à Villars le 1er mai 1919. Messe de sépulture le 8 mai 1919 (curé Chauvet).
Tombe au cimetière de Villars.
Sources : état civil, registre matricule, journal des marches et opérations du 30è et du 70è BCP
Photo : classe 1913 Villars
©H&P-Pierre THIOLIÈRE