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Casino à Villars, 100 ans d’histoire

Il est difficile de dater précisément l’implantation du magasin Casino situé en haut de la rue de la République et qui vient de fermer définitivement ses portes en ce printemps 2024.
On sait avec certitude qu’il était déjà en activité en 1921. Mais une photo a priori un peu plus ancienne (estimation entre 1913 et 1920), montre en façade du bâtiment l’enseigne « établissements économiques du Casino ».

AU RECENSEMENT DE 1921 :
Claudine Vier est déclarée comme étant la gérante de la société Guichard-Perrachon (autre nom des Ets Casino). On sait d’elle qu’elle est née Dagand en 1875 à Trévignin en Savoie et qu’elle était l’épouse de Jean Marie Vier né en 1868 à Villars, gouverneur aux Mines de la Loire. Elle est décédée le 2 décembre 1953 à L’Étrat.
AU RECENSEMENT DE 1921 :
AU RECENSEMENT DE 1926 :
Paul Blachon est le gérant de la maison Casino avec son épouse Antonine (née Robert en 1895 à Saint-Galmier). On sait de lui qu’il est né en 1897 à Morbier dans le Jura. Mobilisé en 1916 au 161è RI, il a été deux fois blessé ce qui lui a valu la croix de guerre. D’abord le 16 avril 1917 à Berry-au-Bac par coup de feu lors de l’offensive sur le chemin des Dames, puis le 26 août 1917 par éclat d’obus à Beaumont près de Verdun. Après-guerre, il fera toute sa carrière chez Casino avec des affectations successives à Vienne, Lyon puis dans le Midi à Cavalaire et à la Seyne.
AU RECENSEMENT DE 1926 :
AUX RECENSEMENTS DE 1931 ET DE 1936 :
Joseph Hoffmann est le gérant du Casino rue de la République avec son épouse Geneviève (née Favier, en 1894 à Saint-Étienne) et leurs deux enfants Georges et Paul. On sait de lui qu’il est né le 25 février 1892 à Weissenburg, dans le Bas-Rhin, alors ville allemande. En 1914, il a donc probablement été mobilisé dans les rangs de l’armée allemande. Il semble aussi probable que les époux Hoffmann étaient en poste à Villars dès 1927 et qu’ils y ont fait toute leur carrière jusqu’au décès de Joseph le 15 décembre 1959 à Saint-Étienne. Un de leur fils Paul (né en 1929 à Villars) a joué au foot dans l’équipe locale puis a longtemps tenu une auto-école à Saint-Étienne où les jeunes Villardaires venaient passer leur permis de conduire.
AUX RECENSEMENTS DE 1931 ET DE 1936 :
À PARTIR DES ANNÉES 60 :
Les plus anciens Villardaires se souviennent ensuite de M. et Mme Robert Cortat, une famille de rapatriés d’Algérie qui a également tenu un pressing situé au bout de la place Gambetta. Robert Cortat était dirigeant du club de foot villardaire. Parmi les souvenirs évoqués : la tournée que faisait régulièrement le tube du Casino. Ont ensuite suivi Bernard Girard et son épouse, ces derniers ayant fait ici un long bail jusqu’à leur retraite, s’intégrant de plus dans la vie associative locale (association des commerçants, club de volley, amis du vieux Villars). C’est ensuite Victor Guerra et son épouse qui ont été les derniers gérants du Casino et ce pendant 19 années. La fermeture définitive du petit Casino est effective depuis avril 2024.
À PARTIR DES ANNÉES 60 :

L’immeuble du Casino n’a pas pu être daté précisément (probablement de la fin du 19è siècle) et on ne connaît pas son premier propriétaire. La configuration du magasin a aussi changé au fil des décennies puisque la partie haute (faisant l’angle avec la rue de l’Hotel-de-Ville) était occupée par une petite boucherie (Moulin, alors propriétaire de l’immeuble). On accédait au Casino en montant trois petites marches et au-dessus du magasin se trouvait l’appartement de fonction des gérants. Avec la fermeture de la boucherie (a priori au milieu des années 70), le Casino s’est ensuite agrandi pour occuper tout le rez-de-chaussée.

LES MOULIN, TROIS GÉNÉRATIONS DE BOUCHERS :

On retrouve trace de Jean Moulin, coquetier au Breuil en 1881 avec son épouse née Marie Clémençon. Au décès de son mari en 1895, cette dernière va transformer son petit commerce en boucherie, avec l’aide de ses trois fils, Pierre (né en 1873), Jean Claude, dit Claude (né en 1879) et Jean Marie (né en 1881) qui exerceront tous les trois le métier de boucher.
Le commerce va ensuite déménager et s’installer en haut de la rue de la République en 1908. Claude dirigera l’affaire avec l’aide de son épouse Jeanne et sa mère Marie. Son fils Jean-Marie (né en 1908 à Villars) prendra ensuite sa succession. Les anciens Villardaires se souviennent encore bien de la boucherie Moulin avec sa façade carrelée de blanc.

Sources : recensement de population, état civil, registres matriculaires.
Photos : collection musée JMS et privée
Remerciements particuliers à Brigitte MOULEYRE, Christian BASTIDE et Bernard FAVIER.
©H&P-Recherches Pierre THIOLIÈRE.

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