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Accident de benne au puits de la Chana

Une chaine qui se rompt, une benne qui dévale et emporte tout, bilan un mort, un blessé grave et trois plus légèrement. C’était à la fin du 19e siècle, époque où les accidents de mine étaient fréquents et trop souvent mortels.
La mine a fait à Villars deux fois plus de morts que les deux dernières guerres mondiales à l’échelle de la commune. Et pourtant pas un monument ne le rappelle. Les bénévoles qui travaillent à la mise en valeur du musée Jean Marie Somet se sont fixés comme objectif de sortir de l’oubli toutes ces victimes du devoir.
À ce jour près de 300 noms de mineurs morts au travail ont été recensés. Et tous ne sont probablement pas connus, faute de retrouver une trace écrite de ces accidents du passé.

On évoque ici un accident mortel survenu le 28 avril 1899. Après les coups de grisou, les inondations et les éboulements, ce sont les accidents causés par les bennes de charbon qui s’avèrent les plus graves.
Voilà ce qu’en disaient les journaux et le rapport d’accident de l’époque. À 10h30 du matin Régis Fourboul, âgé de 21 ans, natif d’Ardèche (né le 10 octobre 1878 à Saint-Pierre-des-Macchabées, aujourd’hui Saint-Pierre-sur-Doux) et en pension chez Bonhomme à Curnieux, travaillait comme chargeur au puits de la Chana avec Pierre Beaulieu, piqueur, âgé de 38 ans, demeurant à la Chana.
Une benne dont les chaines s’étaient rompues et qui descendait à toute vitesse un plan incliné était venue heurter violemment les deux hommes dans le bas de la galerie. Les secours arrivèrent de suite.
Le piqueur Beaulieu avait la tête et les épaules prises sous l’éboulement provoqué par l’impact. Il allait s’en sortir avec la mâchoire et la clavicule fracturées. L’état de Fourboul, écrasé sous la benne renversée, était autrement plus préoccupant. Le malheureux fut relevé dans un état lamentable. Il perdait son sang par diverses blessures avec des plaies profondes du front et du nez. Il a été transporté à l’hôpital de Saint-Étienne dans le coma où son état a été jugé désespéré. Il n’a pas tardé à succomber aux terribles blessures qu’il avait reçues et il est mort dans la soirée (décès enregistré à 18h).
Trois autres camarades, blessés moins grièvement que lui, ont été conduits à leur domicile. Ce sont les nommées Chalaye, Beaulieu et Celette. On espère sauf complication les sauver tous les trois. Les premiers éléments de l’enquête semblaient démontrer que l’accident était dû à une fausse manoeuvre du machiniste. Des poursuites correctionnelles furent engagées. La responsabilité du sous-gouverneur Jean Marie Brosse a été établie et il a été condamné à 100 francs d’amende et aux dépends.

Sources : archives départementales de la Loire / rapports d’accidents. Presse ancienne : le Mémorial de la Loire.
  ©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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