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Les jardins potagers

Les jardins potagers de la Grande Guerre

Nourrir la population et les réfugiés de guerre

Le dimanche 20 février 1916 à 14h30, le Conseil municipal de Villars tenait réunion à la mairie. Un seul point mais d’importance était à l’ordre du jour : la nomination d’un Comité d’action agricole.
Il s’agissait là d’une obligation pour la commune et ce pour la durée de la guerre. Le Préfet a pour cela envoyé une dépêche à tous les maires du département pour les inviter à créer ces Comités. Étienne REYNAUD retraité de la compagnie PLM et premier magistrat de la commune depuis mai 1914 a bien compris l’intérêt d’une telle mesure qui a même fait l’objet d’une loi.
Dans la pratique ce Comité a pour mission d’organiser de façon générale le travail agricole et d’assurer la culture de toutes les terres, en les réquisitionnant au besoin. Il s’agit en effet d’assurer la subsistance de la population locale par tous les moyens possibles.

Des jardins ouvriers sont aménagés.

Les parcelles en friche sont mises en culture. La population locale peut y faire pousser des plantes potagères sur de petits lopins mis à sa disposition. De petits jardins ouvriers vont être aménagés ici et là. Les membres du Comité d’action agricole se proposent même de prodiguer conseils à ces cultivateurs parfois débutants.
À ce sujet M. REYNAUD fait l’exposé suivant : « C’est une énorme besogne qui échoit aux maires et aux secrétaires de mairies ainsi qu’à tous ceux qui auront à coeur d’organiser et de faire fonctionner les comités et les services qu’ils mettront en oeuvre. Mais le gouvernement sait que le concours qu’il demande aux communes ne lui fera pas défaut et que M. le Ministre de l’Agriculture peut compter sur le zèle et le dévouement de chacun. »
On s’entraide, on partage, d’autant qu’à Villars de nombreux réfugiés sont arrivés venant principalement du Nord, du Pas-de-Calais et de Belgique. La Municipalité en dénombre 400 qu’il faut bien loger et nourrir. Pour cela la commune verse régulièrement une subvention aux boulangers de Villars qui fournissent en contrepartie le pain aux réfugiés et aux indigents. Mais hélas il y a régulièrement des pénuries de farine et il faut rationner le pain.

Le jardin public de la mairie était alors le parc du château des Mines de la Loire. On y a créé des jardins potagers.

Les cultivateurs travaillent pour la victoire.

Le maire ajoute « que les cultivateurs sont eux aussi en présence de l’ennemi, eux aussi travaillent pour la victoire en faisant rapporter les produits de la terre. Il faut qu’à l’arrière comme à l’avant tous marchent en rangs serrés sous la bannière de l’Union sacrée, à l’assaut de l’ennemi pour la victoire. »

Pierre NEYRET (60 ans, à l’Arsenal), Jean Baptiste GRANGE (62 ans, au Bois-Monzil), Jean Marie RASCLE (au Bois-Monzil), Antoine BERGER (58 ans, au Bois-Monzil), Benoit CHASSAGNEUX (à Curnieux), Jacques PLOTTON (47 ans, place Gambetta), Blaise BADINAND (60 ans, à Montravel), Pierre THOLLOT (à Curnieux, un fils blessé par éclat d’obus et amputé des deux jambes ) et Jean Baptiste CHAPELON (à Bourgeat), tous cultivateurs sur le territoire communal sont alors nommés pour faire partie de ce Comité d’action agricole.

Sources : délibérations du conseil municipal, recensement de la population.
Photo : collection privée, colorisation Mickaël DEFOUR.
©H&P-Pierre THIOLIÈRE

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